Les frontières, nous en avons besoin, pour délimiter des
différences ! Elles nous servent à partager une même culture avec
des personnes qui sont du même côté de la frontière et à savoir qu’en les franchissant nous allons à la rencontre d’une
culture très différente.
Elles servent à délimiter un territoire, une identité dans
laquelle nous nous reconnaissons. Elles délimitent un « chez soi » et
un ailleurs. Elles sont belles si elles sont la chance de différences à partager.
Un
monde sans frontières serait un monde indifférencié où plus personne ne sait
d’où il vient ni où il va !! Quoi de plus beau que d’avoir un « chez
soi », un lieu où l’on peut s’enraciner et se ressourcer ! Combien de
personnes à travers le monde sont en souffrance de ne plus avoir de « chez
eux ». Ils ne sont plus en sécurité, ils ne peuvent plus offrir à leurs
enfants cette sécurité nécessaire à un équilibre personnel et sont obligés de
franchir des frontières et des mers. Ils doivent affronter le risque de la
mort, pour essayer de retrouver un lieu où ils pourront donner le meilleur pour
leur famille et pour eux-mêmes.
Alors oui des frontières, on veut bien les garder tout
dépend comment ! La question devient donc : voulons-nous rester
enfermés dans nos frontières ou bien décidons- nous d’aller au-delà ?
Voulons-nous construire des murs entre des univers différents ? Ou bien
voulons-nous créer des ponts et des lieux de rencontre ?
Si nous voulons
rester derrière des frontières bien étanches, si nous voulons
rester enfermés entre nous, si nous
voulons rester en protection, notre univers risque très vite d’être restreint
et nous risquons de tourner en rond à nous regarder le nombril.
Alors que si nous décidons d’aller au-delà, de franchir la
frontière, nous entrons dans un nouvel univers qui peut nous ouvrir de nouveaux
horizons ou à tout le moins nous faire découvrir de nouvelles manières de
penser, de vivre.
Alors nous pouvons dire « Oui à garder les
frontières », non pas pour les rendre étanches mais pour en faire des
lieux de passage, pour savoir que nous faisons un pas ailleurs. Et oser faire
ce pas ailleurs, nous risquer dans l’inconnu de la rencontre.
Traverser une frontière est un processus qui peut prendre du
temps. Parfois il faut avoir les papiers ou bien une connaissance préalable est
utile pour aller vers cet inconnu. Traverser une frontière c’est accepter de se
laisser bousculer, déstabiliser par l’autre que nous allons rencontrer. La
frontière marque ainsi un espace de transition pendant lequel nous pouvons nous
préparer à sortir de la sécurité du connu et aller vers la création de nouveaux
liens.
Alors oui à franchir les frontières, à en faire des ponts
entre des mondes différents. Ainsi nous pouvons apprendre à aller à la
rencontre de l’autre, à sortir de nos retours sur nous-mêmes et nous ouvrir à
l’autre.
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