Silence qui donne poids à la parole
dite
Silence du respect et du décentrement
du « moi, moi, moi »
Silence, des gestes, des regards, des
paroles
Une profondeur se découvre quand on lui
laisse prendre relief
Profondeur de la vie qui se dit dans
la simplicité de la relation
Profondeur des liens qui se tissent et
qui construisent une confiance
Profondeur du partage d’une humanité
commune
Qui cherche au-delà des virages et des
louvoiements, un chemin.
Silence du service de la vie
Qui doucement, sans bruit, trace sa
route.
La vie ne fait pas de bruit
Elle ne s’étale pas sur la place
publique
Elle ne hausse pas la voix
Elle n’écrase pas le germe qui mûrit,
ni le roseau froissé.
Non, elle s’enracine doucement
Elle fait sa demeure dans l’espérance
de la voir surgir
Car elle surprend la vie, toujours
Elle survient là où on ne l’attend pas
Elle fait signe mais encore faut-il la
percevoir
Dans une parole qui cherche à se dire
Dans un geste pour aller vers l’autre
L’altérité, quel grand défi !
L’altérité en soi, l’altérité chez les
autres !
L’altérité qui me dérange, qui me décale
L’altérité qui m’oblige à bouger, à
changer ma perspective !
L’altérité me parle d’un inconnu que
je peux laisser se déployer ou bien que je peux écraser.
L’altérité me parle d’une découverte
que je peux considérer comme chance ou danger.
Pourtant l’altérité c’est la vie !
La vie ne se prévoit pas
totalement, elle ne se programme pas !
Elle échappe aux ordinateurs et aux
algorithmes
La vie surprend
Beauté du printemps et de toutes ses
nuances de vert
Nécessité de l’hiver et du froid pour
laisser la terre se reposer
La vie a besoin de temps
Mais pas du temps chronométré où
chaque seconde est de l’argent ou de la recherche de soi
Le temps du mûrissement, le temps
d’une grossesse
Ce temps « privé » dont nous
sommes de plus en plus privés
Par les réseaux sociaux et les
connexions multiples
Il est où le temps d’être avec soi
tout simplement
Pour laisser la vie se déployer dans
l’humilité ?
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