samedi 8 août 2015

Douceur

« Douceur », ce mot paraît désuet, passé et pourtant … Nous en aurions bien besoin dans ce monde stressé, pressé, sous pression, en compétition permanente ! Mais peut-être pas n’importe quelle douceur ?
Quand nous entendons ce mot « douceur », souvent nous l’associons à la mollesse, à la mièvrerie, au confort. Nous avons du mal à envisager que la douceur puisse être une manifestation de force. Nous l’imaginons sous la forme d’une jeune fille timide, naïve, un peu trop maternante ou maternée, empêchée de se risquer, d’oser aller de l’avant. Cette douceur-là est une douceur de résistance. Résistance face à  la réalité avec ses aspérités, résistance face aux invitations de la vie à sortir des habitudes. C’est une douceur enfantine qui  cherche le refuge des câlins et de l’imaginaire.
Y aurait-il une autre manière d’entendre ce mot « douceur » ? Y aurait-il une « douceur »  plus mature, plus adulte ? une « douceur » forte ?
La force intérieure n’est-elle pas du côté de la recherche à désamorcer les conflits plutôt que de les envenimer ? La force intérieure n’est-elle pas du côté du travail en équipe même si cela demande plus de temps ? La force intérieure n’est-elle pas dans la gestion de ses propres émotions plutôt que dans la décharge sur les autres ? La force intérieure n’est-elle pas du côté d’une connaissance de soi qui permette de se tenir à sa place sans empiéter sur celle des autres ? Cela demande une grande humilité qui ne peut être qu’une leçon de vie !
Néanmoins cette force, si elle veut désamorcer les conflits ne doit pas être rude mais douce. En effet, trop rude ou trop brusque, elle ne fera que renforcer les résistances. Elle ne fera qu’attiser les sources de tensions et de conflits. Trop molle, elle ne résoudra rien, elle confortera les uns et les autres dans leurs arguments dans leur recherche de rester dans ce qu’ils connaissent. Elle n’invitera pas à faire le pas vers l’autre, vers l’inconnu qui dérange.
Une douceur ferme, quel défi !! Une douceur qui invite à se dépasser, à aller plus loin, l’avez-vous déjà rencontrée ?
Cette douceur-là n’habite pas le monde où l’on imagine que la vie peut être un long fleuve tranquille. Même si la réalité nous apprend bien vite que cet imaginaire d’une vie paisible n’est guère possible sur le long  terme, encore faut-il accepter de l’écouter ! Et alors cette douceur ferme pourra faire sa place, nous accompagner pour aller plus loin que les difficultés qui se trouvent sur la route.
Cette  douceur ferme ouvre la porte à une autorité qui ne cherche pas sa légitimité dans la violence. Ne pas céder pour permettre à l’autre d’aller plus loin que ses envies du moment ?  Ne pas céder doucement en laissant la place à l’autre d’exprimer là où il en est, de faire son chemin. Ne pas céder doucement en  prenant son temps, faire preuve d’autorité doucement, une autorité qui entraîne et non pas une autorité qui s'impose.



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